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La naissance d'un prince

Dernière mise à jour : 1 oct. 2020

Ma belle-mère m’avait dit quelques jours plus tôt que mon « gros » ventre était descendu, signe pour elle que je devrais bientôt accoucher. Nous étions en plus à moins de 15 jours du terme.

Moi qui en avais plus que marre, je n’en pouvais plus, j’allais avec mon chéri à la pêche en 4X4 dans les chemins. Vous m’auriez vu monter dans le 4X4 avec toute ma grâce de femme enceinte, hiii .

Cet journée-là, ne souffrant pas trop de mon dos, j’avais décidé d’aller faire quelques courses pour finir ma valise et de quoi remplir le frigo pour le papa. Peut-être un signe que je sentais quelques choses venir. Avant de commencer les courses, petit passage aux toilettes pour la pause pipi habituelle pour les femmes enceinte. Et là quelques choses de bizarre !

Je décide donc d’appeler la sage-femme de la maternité qui me dit que j’ai dû perdre le bouchon muqueux. Mais que rien ne présage que ça sera pour toute suite. Ça peut arriver demain ou dans une semaine. Je fais donc mes courses mais sans trainer pour rentrer plus vite à la maison. J’ai appelé mon mari qui a paniqué et demandé s’il devait rentrer du boulot. Je lui explique que non.

Je rentre, je mange et dès qu’il rentre, je file me mettre au lit. Je suis épuisée et m’endort aussitôt comme une masse. Tandis que monsieur joue à la PS4 jusqu’à tard dans la nuit.

2 heures du matin : je me réveille avec une envie de pipi. Mais en me levant du lit, je sens que ça coule (petit doute sur le fait de devenir incontinente). Je descends aux toilettes et après je me change et je reste debout. J’ai le pressentiment que je devrais peut-être finir de mettre quelques petits trucs dans ma valise. Et pendant que je finis de faire ça, je sens encore du liquide couler. Là pas de doute quelque chose se passe ! Je finis ce que je fais et vers 2h30, je décide de réveiller mon homme. Je me mets assise près de lui et essaie de le réveiller avec douceur. Il émerge et quand je lui dit qu'il faudrait faire un petit tour a la mater, dans son regard on lit l’annonce d’un danger immédiat. Il a sauté du lit et n’a jamais mis si peu de temps pour se préparer. Nous décidons de partir vers la maternité car on m’avait dit que pour la perte de liquide, il vaut mieux aller vérifier.

Nous déposons nos toutous chez belle-maman, et moi tout excitée je crie dans l’escalier à 2h 30 du matin « je m’en vais accoucher ». Autant vous dire qu’elle m’a prise pour une folle et que vu mon cri de victoire, ne croyait pas du tout que j’accoucherai ce jour-là.

Sur la route pour l’hôpital, j’ai compris ce qu’était une contraction. J’ai ressenti les premières douleurs sur la route, toutes les 8 à 10 minutes. Arrivée sur place, je suis prise en charge immédiatement par une sage-femme, qui me met sous monitoring et vérifie le col. Elle me confirme que le travail est en route mais que je ne suis ouverte qu’a un. J’ai le choix entre rester pour le la nuit et on avisera le matin ou si rentrer chez moi. Moi je veux rentrer. Je m’habille tant bien que mal entre les contractions, je sors de la salle, une contraction et je suis pliée en deux. La sage-femme me demande si je suis sûre de moi. Je réponds oui oui. Encore une contraction en attendant l’ascenseur et là la sage-femme arrive à me convaincre de rester.

Elle nous installe en chambre, Jérôme s’endormira sur le siège et moi je navigue entre être pliée sur le lit ou penchée sur le bord à essayer de faire passer les contractions qui sont toujours toutes les 8 à 10 minutes.

Vers 9h, une sage-femme revient me voir, demande si elle peut m’examiner. Je suis ouverte à 3 le travail a bien avancé. Elle me dit de prendre mon temps, de prendre une douche et qu’elle reviendra me chercher pour aller en salle de naissance et poser la péridurale. Vers 10h, elle revient et nous partons en salle de naissance. J’ai le droit à la douloureuse perfusion sur le dessus de la main et à la belle tenue d’hôpital, c’est à dire la blouse ou casaque.

11h : monsieur anesthésiste fait son entrée accompagné de son étudiant. Il me demande s’il peut le laisser me poser la péri. J’accepte, il faut bien qu’il apprenne. L’anesthésiste est super cool, il parle du beau soleil dehors et on parle de jardinage pendant ce temps-là. Je ne suis pas du tout stressée, l’étudiant pique et je ne sens presque rien. Sauf que manque de bol pour moi, il touche un vaisseau sanguin et comme il ne faut pas de sang il faut recommencer. La 2eme fois est la bonne, je sens un coup de jus dans les jambes signe d’après eux que ça a fonctionné et quelques minutes suffiront pour être totalement soulagée. Un peu trop même car je ne sens plus du tout mes jambes. Je ne peux plus les bouger.

Je suis sondée et ils accélèrent les contractions avec la perfusion. Le travail est long mais j’arrive à me reposer.

A17h45, on se prépare. Je suis à dilatation complète. 18h : je commence à pousser. C’est dur. Je suis sensée pousser sur les contractions mais comme je ne sens plus rien, ce sont les sages-femmes qui me disent quand pousser. Elles me posent un ultimatum si à 18h30, bébé n’est pas sorti on appelle le gynéco et les instruments. Je ne veux pas. Je pousse comme une malade tout le temps pour qu’il sorte très vite. 18h30 mon loulou est sur moi. Je suis déchiré et une belle épisiotomie à l’extérieur. Je saigne beaucoup, elles appellent la gynéco de garde qui arrive et qui me met pleins de compresses pour arrêter les saignements mais pas avec douceur. Je bouge sur la table. Je reste figée et la sage-femme me sort « elle est pas douce la gynéco » j’ai dit « ah ça non ! » et elle me sort sèchement si ça continue vous passez au bloc.

Heureusement que mon loulou est là et ensuite en peau à peau avec papa. Au bout d’un moment les sages-femmes et la puéricultrice viennent chercher mon petit loup pour les soins. Je leur fait remarquer qu’il respire bizarrement. Elles l’emmènent seul sans mon homme. Voilà déjà 1h qu’elles sont parties . Je sonne car je commence à m’énerver quand la porte s’ouvre et que je vois entrer une personne en blouse blanche que je n’ai pas vu de tout l’accouchement. Je me doute que quelque chose ne va pas, mon sang ne fait qu’un tour je suis déjà occupée à pleurer. « Madame, je me présente, je suis la pédiatre qui s’occupe de votre fils, il a eu du mal à la naissance. Nous l’avons placé sous oxygène et c’est mieux. Mais il va devoir être transféré au CHU pour aller en réa-néonat pour être surveillé et soigné car nous ne sommes pas équipés ». Je n’en peux plus , je crie, je pleure. Je ne me rappelle plus comment Jérôme réagi sur le coup. On m’annonce que le SAMU va venir le chercher en couveuse mais que pour moi, ils n’ont pas de place au CHU. Je m’énerve, je veux sortir du lit pour rejoindre mon petit garçon mais je suis encore sous péridurale. La sage-femme me débranche vite, m’approche un fauteuil roulant. J’essaye même de descendre du lit seule, elle a juste le temps de m’aider. Nous arrivons dans la pièce de soins à côté de la salle de naissance. Mon petit est dans une couveuse chauffante ouverte avec un masque à oxygène trop grand pour son petit visage et plein de petites électrodes sur son petit corps. Je pleure. Je pleure tellement que j’ai du mal à reprendre mon souffle. Quand une vague de chaleur me traverse et j’ai juste le temps de dire que je ne vois plus rien, tout est noir, je fais un malaise. Elles ont juste le temps d’allonger le fauteuil roulant, de me relever les jambes. Trop d’émotion, de fatigue. Elles me donnent un grand verre d’eau et du sucre.

Le SAMU arrive et à minuit mon bébé s’en va avec eux et la séparation est insupportable. On me ramène en chambre. Les sages-femmes refusent que mon mari parte. Elles installent un lit de camp et nous ramènent 2 plateaux repas garnis de plein de petites choses. Nous finirons la nuit en pleurs et nous ne préviendrons que nos parents car trop dur. La nuit fut mauvaise lui comme moi avons du mal à dormir.

Voilà le jour de la naissance de MATHIS.

La suite des jours après dans un autre article car encore trop compliquée à raconter et à se remémorer. Même 5ans après on reste marquée.

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