Il m’aura fallu lire un article sur le sujet pour me dire qu’il ne serait pas si mal d’écrire moi aussi.
Ce n’est pas un sujet particulièrement facile ou simple, mais intime pour nous les femmes, et aussi pour les couples . Car mine de rien, quand on fait un bébé on est 2 .
Donc voilà je me lance.
En septembre 2018 j’ai réussi à convaincre mon mari, Jérôme, de se lancer dans le projet du petit 2eme. Ce qui n'a pas était chose facile car notre 1er , Mathis, nous a donné du fil à retordre mais ça sera pour un autre article .
J'arrête donc ma pilule début septembre. Comme à mon 1er , je tombe enceinte à mon 1er cycle . Le fameux test est bien positif. Je demande donc immédiatement une ordonnance à mon médecin pour faire une prise de sang .
Mon amie infirmière à domicile me fait la prise de sang , j’attends les résultats avec impatience . Le taux est bien haut .
Je prend rendez-vous chez la gynécologue où je me rend seule, car au 1er rendez-vous on ne voit pas grand-chose et Jérôme gardera Mathis .
Ce jour-là j’entre dans le cabinet et direction l’échographie. Nous voyons tout de suite qu’il y a quelque chose. Elle regarde longtemps, m’explique et je lui dis « ça va on voit bien un truc pas 2 » et là elle me demande de compter combien je vois de point a l’écho et j’en compte 2. Je suis très surprise. Elle me dit « oui j’ai bien l’impression que sa part pour une grossesse gémellaire ». Mais il y a un mais, elle me dit que l'on va devoir recontrôler car le stade de la grossesse ne correspond pas avec mes dernières règles donc soit j'ai ovulé plus tard soit la grossesse s’est arrêté .
Sauf que je n’entend pas dans ma tête la fin de cette phrase car je suis choqué sur le fait qu’il y en a 2. Comment l’annoncer à mon mari alors que j'avais déjà dû le convaincre pour un 2eme enfant ?
Me voila ressorti du cabinet , au bureau de la secrétaire pour prendre un rdv 7j après , les 2 gynécologues parlent ensemble elle lui montre l’écho et l’autre gynécologues me félicite et confirme pour les jumeaux.
Je rentre directement à la maison ,je n’ai même pas appelé mon mari en sortant, je me suis dit qu'il valait mieux lui dire en face . Je rentre il a vu sur mon visage que quelque chose n'allait pas. Je lui passe le dossier . Il regarde et me demande se qu’il doit voir. Je lui dis donc de compter le nombre de gros ronds sur la photo de l’échographie. Il me répond qu'il en voit 2, je lui dis oui il y en a 2 et m’effondre en pleurant . Il me regarde abasourdi me demandant pourquoi je pleure et je lui répond « comment va t on faire ? la voiture, la maison , puis je vais être grosse , accoucher prématurément par césarienne etc » .
Pendant les 7 jours entre les 2 échographies , j’ai eu le temps de calmer mes émotions et me faire à l’idée qu’il y aura 2 bébés de plus . Mon mari ne peut toujours pas venir avec moi car il travaille c’est une amie qui m’accompagne pour pas que je sois seule (heureusement)
Le verdict tombe rapidement sa se voit direct a l’écran en 1semaine rien n’a changer pas de battements de coeur , et rien n'a grandit . La grossesse a du s’arrêter vers 6sa alors que je devais être à 12sa .
Je ne réagis plus, je ne parle plus. La gynécologue me dit tout simplement sans compation que c’est fini et qu’il va falloir évacuer la grossesse vu que ça ne partira pas seule . Elle me donne 2 cachets à prendre un l’après midi et un autre le lendemain matin .
On sort du cabinet , dans l’ascenseur je ne parle pas , je regarde ma copine et un regard aura suffit à me faire sombrer. Mes larmes coulent au point de ne plus s’arrêter , je ne peux pas y croire tout est fini, mais pourtant ils sont là en moi , est ce de ma faute ? . J’ai appeler Jérôme en pleure.
Ma copine refusera de me laisser rentrer et attendra que Jérôme finisse le boulot pour me laisser rentrer .
Me voila chez moi avec mes cachets et mon chagrin , je prend le 1er à contre cœur malheureusement , au bout d’une heure je le vomi . J’ai mal à l’estomac, mal au cœur .
Bref on verra bien . Le lendemain matin je reprend le 2eme , je n’ai rien manger pour être sur de pas vomir sauf que 3h après je le vomi. Je rappelle donc la sage femme et j’y retourne pour tester une autre méthode qui on espère marchera car sinon le rendez vous est pris 3jours après pour un curetage et une écho de contrôle .
La méthode fonctionne, je souffre sur mon canapé , les crampes sont juste insoutenables et bien-sur on m'a bien dit ÉVITER LES SPASFONS, pour que ça fonctionne bien . Ce qui doit être de simple écoulement de règle ne l’ai pas du tout , c’est l’enfer. Je fini par aller à la douche pour me soulager sous l’eau chaude . Et là, je perd un gros caillot de sang je comprend tout de suite que c’est ça. Je pleure énormément, je comprend que tout est fini. Je dois me débarrasser de ça dans les toilettes .
Je ne comprend pas pourquoi on nous laisse vivre ça seule chez nous , et qu'on nous conseille de ne pas prendre d’anti douleur et qu'on nous mente sur ce qui va se passer, c’est juste ignoble .
La fausse couche est tellement considérer comme tabou, comme si nous devrions vivre ça seule et le taire, et surtout se taire . Comme si il y avait un secret autour de ça. On nous pousse à nous taire car déjà on nous dit de ne pas partager notre grossesse , avant les 3mois ou la 1er écho , car « on ne sait jamais »
Vous croyez que c’est plus simple à vivre de le cacher ?
Bien-sur vous n’aurez pas à expliquer , mais vous n’aurez personnes non plus pour vous aider à remonter la pente, et personne ne comprendra vos changements d’humeur et votre air triste .
Moi j’ai fais le choix de pas le cacher et d’être entouré , et même malgrés cela passé par dessus ce chagrin à était difficile . Il faut accepter que c’est un deuil . On perd une partie de nous même . On perd aussi tout se qu’on s’était idéalisé , la grossesse parfaite, préparer les petites affaires et la chambre.
Moi j’ai déjà mon Mathis mon grand garçon qui ma tellement aidé à tenir. Il fallait que je soit forte pour lui , mais pour certain ça arrive dés la 1ere grossesse , comment ne pas sombrer ? C’est tellement injuste. Ces couples là ne méritent pas sa , personne ne mérite ça .
Je me sens si coupable , qu’ai je fait de mal ? Est ce de ma faute?
Je n’ai pas réussi à les garder alors que mon corps devait être leur maison .
Me voilà donc, 3 jours plus tard au rendez vous de contrôle , moi pensant passer une échographie et être tranquille, eh bien non, loin de là. On m' installe dans une chambre directement, comme si j’allais avoir le curetage. Je pleure, je refuse de me déshabiller. Je refuse la chemise d’hôpital, je leur explique que je fais l’écho de contrôle et je m’en vais. Je veux qu'on me laisse tranquille, je sais que c’est fini et se que mon corps a vécu les jours d’avant . Je veux juste une confirmation et que je puisse oublier tout ça. Malheureusement je n’oublierai jamais ça. On me fait comprendre gentiment que si l’écho n’est pas bonne je passe au bloc derrière. Je met la blouse mais je dis à mon mari que de toute façon , je n’irai pas c’est hors de question,le pauvre il n’était pas prêt à ça. Il ne sait pas comment réagir, je suis entre larmes et excès de colère . On monte à l’écho et j’avais bien raison toute est fini , je pleure je tremble , on redescend recouper mes affaire et je me débarrasse aussi vite de la chemise . Une gentille aide-soignante viendra me voir en me proposant de prendre le déjeuner avant de partir et un café pour mon mari , et me conseille daller voir quelqu’un car je suis dans un état pas possible . Je la remercie encore c’était une personne attentionné .
Mes petit anges car vous n’aurez que ce prénom , garçon ou fille je ne le saurais jamais. Je ne sais pas ce qui n’allait pas. Si c’est le hasard, si c’est d’avoir porté votre frère, si vous étiez trop fragiles. Tout le monde nous a dit nous étions jeunes, que l'on en aura d’autres, ou encore que c’est mieux maintenant qu'après.
« Tu n’a pas entendu le cœur, ce n’était pas des bébés , ils auraient était mal formés » et j’en passe. Mais on le sait bien tout ça. On veut juste un peu de compassion , car pour nous, et surtout pour moi, c’était déjà nos bébés dés le test positif. La vie se formait en moi, mon corps fabriquait la vie.
Encore maintenant on me dit ce n’était qu’une petite chose un amas de cellule.
La fin d’année 2018 aura été bien morose .Vous me manquez, je vous ai perdu alors que je vous aimais déjà , votre grand frère aussi , il a tellement pleuré quand on lui a dit que c’était trop petit que les bébés c’étaient envolés au ciel, il parle encore de vous maintenant
Je me voyais déjà décorer votre chambre, et je vous imaginais déjà me donner des coups de pieds .Vous étiez là, et vous n’y étes plus.
Il faut que je me résolve à vous laissez partir, il faut que je reconnaisse que je ne peux plus rien faire pour vous sauvez, que vous avez existé, que vous avez compté et que vous compterez toujours, même si c’est qu’à mes yeux. Même si je suis peut être la seule à vous avoir vraiment connu(e)s. Vous avez vécu en moi et je suis désolée, si vous saviez comme je suis désolée que ça n’ait pas marché. Je suis désolée que ça se soit fini ainsi. Je tenais à vous dire que je ne pourrais jamais vous oubliez.
Je pense que le fait d’avoir accouché de votre petite sœur me fait réaliser qu’il faut que j’aille de l'avant. Je sais que vous veillez sur nous, et peut être qu’un jour on se reverra et que je vous serrerez dans mes bras .
MAMAN